Combien d’histoires porte en lui le bleu indigo ? Quelle est sa mémoire ? Combien de particularités techniques, de secrets, de métamorphoses, retrouvons-nous dans cette teinture naturelle si précieuse qu’on la surnomme « or bleu » ?
L’indigo vous évoquera la teinte de votre blue jean mais ce pigment distinctif d’un bleu profond donne aussi vie à de nombreux textiles issus de la culture africaine. Etoffes ndop, Baoulé, Dogon, Ukara, Adire… Autant de fils teints qui portent en eux des traditions familiales et un héritage ancestral. La couleur indigo porte en elle la force, la puissance, la lumière, la créativité à nul autre pareil. Elle raconte des histoires d’eau profonde, d’Egypte pharaonique, de marchands berbères, de sagesse de Chefs et cours royales de forêts tropicales, de fleuves et de routes. L’or bleu raconte parfois, aussi, la beauté de celui qui l’arbore et protège celui-ci, comme le veut la tradition, des mauvais sorts.

Non l’indigo n’est pas un pigment, mais la nature cache bien ses secrets et une fois découverts ils n’en sont pas moins stupéfiants. Le processus de coloration à l’indigo survient après la mort de sa plante. Philenoptera Cyanescens, liane-indigo, "gara" en Afrique francophone et "yoruba indigo" en Afrique anglophone. Cultivée principalement dans les pays d'Afrique de l'Ouest, elle commence à s'exporter pour une utilisation plus haut de gamme car ses nuances sont actuellement appréciées. Le végétal doit mourir pour renaître, se faire pigment et ainsi devenir minéral, donc immortel… Presque divin, en somme.
Laissez place à l'indigo
Historiquement, cette matière colorante d’un bleu violacé, provient des tiges et des feuilles d’un arbuste appelé indigotier. Ses feuilles sont séchées, compostées et transformées en petites boules de pâte qui seront à la base de la mixture.

Celle-ci est alors placée dans des cuves et mélangée aux matières organiques (miel, dattes, céréales…) afin d’obtenir une fermentation. Après fermentation notre mixture deviendra soluble et incolore, appauvrie d’oxygène, c’est l’indigo blanc. Sont ensuite ajoutés des cendres de bois qui permettront aux pigments d’être libérés. Le liquide est brun et la dernière phase est cruciale pour arriver au bleu que l’on connaît ; l’oxydation. Quand on trempe le tissu en coton dans le bain de teinture, les particules d’indigo solubles se précipitent dans les pores du matériau à teindre, et lorsque l’on sort le coton du bain, alors le bleu renaît en se ré-oxydant. La finesse de ce processus donne au savoir-faire ancestral toute sa dimension spirituelle tant le travail chimique de la nature par l’homme est élaboré.
Pour inventer le futur il faut puiser dans la richesse de notre passé. Non sans vanter la robustesse des cotons ainsi teintés, Bittik prône le retour de l’or bleu dans nos intérieurs. La profondeur et l’intensité de ces parures bleutées seront soulignées par la sobriété et l’élégance de l’écru, comme double teinte d’une culture dont il faut retrouver les traces.
Vous trouverez ainsi la quiétude et ce délicieux art de vivre méditerranéen que nous chérissons tant à travers nos plaids confectionnés à la main par les artisans de Lou en Côte d’Ivoire.