Un continent de poésie

Et si nous partions à la découverte de quatre voix incontournables de la poésie africaine ? Découvertes de sons, du goût de certains mots derrière lesquels se cachent des récits, des désirs, des rêves… La poésie africaine est multiple, elle est tout cela à la fois, c’est une porte d’entrée vers une aventure qui donne à réfléchir. Qu’elle soit engagée ou plus douce, elle n’est jamais la même mais elle nous fait vibrer. Bittik vous emmène aujourd’hui à sa rencontre. 

1. Kama Kamanda

   
   
   
   
   Poète, écrivain, romancier, dramaturge, conteur et philosophe, Kama Sywor Kamanda a grandi au Congo. Son œuvre poétique a été triplement récompensée par l’Académie française. Ce n’est pas anodin s’il écrit pour la première fois, à l'âge de 15 ans, un recueil de contes. En effet, il a toujours été très inspiré par la tradition des conteurs africains. Ses romans, ses contes et ses fables évoquent les réalités africaines ainsi que les croyances qui y sont liées. A travers ses poèmes, le poète s’inspire de différentes cultures et relate notamment l’expérience marquante de l’exil, qui le pousse à exprimer des émotions telles que la nostalgie, l’exclusion, et la solitude (Kamanda a été exilé en Belgique en 1977 pour des raisons politiques).
   Poète résolument engagé, il pointe du doigt à travers ses mots les injustices sociales et politiques dont le continent africain est victime. 
   
   « Bientôt luira la vie » est extrait du poème « Nuit africaine »
   
   
   
   

2. J-B Tati-Loutard

   
   
   
   
   Écrivain et homme politique congolais, il est considéré comme l’une des voix majeures de l’Afrique francophone. Parmi ses nombreux prix reçus pour ses recueils de poésie, une de ses distinctions est d’avoir été nommé comme Officier des Arts et Lettres de la République française. Ses poèmes permettent une réflexion profonde sur l’art et la vie, sur les contraires et leurs inévitables réconciliations, mais aussi sur la vie et le temps qui passent, nécessairement mais avec une pointe de douleur et de nostalgie.
   Son œuvre poétique est empreinte de la nature et de ses éléments. L’eau et la mer y ont par ailleurs une place centrale.
   Sa vie politique a été tout aussi mouvementée que sa vie de poète : il a été, en 1975, ministre de l’Enseignement supérieur, puis de la Culture, des Arts, et enfin du Tourisme.  
   
   Si l’on doit retenir Loutard comme une personne unique, c’est qu’au fil de sa vie de poète et d’homme politique, il a contribué à apporter des réponses africaines aux défis de la condition humaine.
   
   « Tendresse ou folie » est le titre d’un poème extrait du recueil intitulé « L’ordre des phénomènes ». 
   
   
   
   

3.  Élisabeth-Françoise Mweya

   
   
   
   Poétesse et écrivaine d’origine congolaise, Mme Mweya est aussi actrice engagée de la société civile, fortement impliquée dans la lutte contre la pauvreté des femmes et leurs familles depuis 1990. Longtemps journaliste, elle est présidente d’une fondation qui vient en aide aux femmes prolétaires de la RDC. Elle est autrice de plusieurs œuvres qui lui ont permis de remporter de nombreux prix et a été lauréate du Concours littéraire “Président Joseph Désiré Mobutu en 1970.
   
   « Et tes bras m’ont enveloppée » est extrait du livre « Remous de feuilles ».
   
   
   
   

4. David Diop

   
   
   
   Écrivain, enseignant et chercheur, cet auteur d’origine sénégalaise est déjà lauréat du prix Goncourt des lycéens de 2018 et du prix international Man-Booker en 2021 pour son roman Frère d’âme qui mêle l’histoire de la Première Guerre mondiale et du colonialisme. A travers ce roman à lire absolument, l’auteur raconte les péripéties de son grand-père envoyé sur le front pendant la guerre. Diop nous offre une nouvelle vision de cette période tragique et nous fait entendre les voix africaines, trop souvent sacrifiées.
   
   « Au milieu des feux de liberté » est extrait du poème « Celui qui a tout perdu. ».